8 mai 1945 – 8 mai 2020

Un chemin de liberté et d’espérance 75 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous sommes nombreux encore, à nous souvenir de ce moment glorieux de notre histoire.

Certes, cette année 2020 est particulière, puisque nous ne pouvons pas organiser de grandes cérémonies, à la hauteur des événements et en hommage aux survivants de cette époque. Le contexte de pandémie rend encore plus terrible la réalité car nombre d’anciens Résistants ou combattants de 1939-45 sont victimes du covid 19, du fait même de leur grand âge. C’est à eux que nous pensons tout spécialement en ce 8 mai, à eux qui ont sacrifié une partie de leur jeunesse pour notre liberté. Nous leur devons plus que jamais le respect, le souvenir et un hommage digne de ce nom, même dans le confinement qui nous est imposé.

Les uns et les autres de fait, Français, Américains ou Russes, se sont investis jusqu’au bout dans ce combat de la liberté face aux forces fascistes, qui cherchaient à annihiler notre humanité, en imposant des valeurs indignes de cette même humanité. Beaucoup ont sacrifié leur vie sur des champs de bataille et de résistance, dont le nom résonne encore en nos mémoires : campagne de France, Stalingrad, plateau des Glières dans le Vercors, Omaha Beach, Mont-Valérien, … Fusillés, gazés ou bombardés, martyrs d’Oradour-sur- Glane ou d’ailleurs, ils y ont laissé leur vie et leurs espérances. La mort aujourd’hui les réunit et nous rappelle leur sacrifice, amplifié par le silence souvent douloureux des rescapés.

Et pourtant, si le 8 mai 1945 la souffrance des peuples est loin d‘être apaisée, si les larmes humaines sont loin d’être séchées, les esprits et les cœurs en appellent déjà, de par le monde, à un nouveau chemin d’espérance, de liberté et de paix pour notre humanité. En mai 1945, les hommes et les femmes délivrés du fardeau de la guerre ont très vite chanté, pleuré et prié avec force et dignité leur bonheur, pour leur liberté retrouvée. Ils ont lancé aux jeunes générations un cri, non plus de détresse mais d’espérance pour demain, tel un immense souffle d’énergie désireux de bâtir une Europe de paix et de fraternité. Ils ont façonné et balbutié les mots premiers de leur liberté, sans oublier les cicatrices de leur mémoire et de leur vie, sans oublier les déchirures de leur famille et de leur village ou quartier, sans oublier ceux et celles qui leur ont offert cette belle liberté : hommes de l’ombre ou de la lumière, connus ou inconnus, qui ont versé leur sang aux sillons de nos guerres et de notre histoire.

En 1943, Joseph KESSEL et Maurice DRUON écrivent ces mots magnifiques :

«  Demain, du sang noir
Séchera au grand soleil
Sur les routes.
Chantez, compagnons,
Dans la nuit, la liberté nous écoute… »

Aujourd’hui 8 mai 2020, c’est cette liberté-là que nous célébrons 75 ans après la fin des combats. C’est celle liberté-là, celle des peuples, des continents, des hommes et des cœurs que nous voulons aimer et partager, une liberté impossible sans écoute et respect de l’autre, sans ouverture à l’espérance aussi de l’autre.

C’est ce chemin de liberté, tracé par nos pères dans l’épreuve de la guerre, qui est à présent le nôtre, beau, fragile et précieux à la fois, comme peut l’être tout chemin de vie à l’aube d’une nouvelle espérance. Demain, quand la poussière aura effacé nos pas, quand on essaiera simplement de savoir pourquoi, que restera-t-il alors de cette liberté et de cette espérance, que l’on nous a un jour confiées ?

En ce 8 mai 2020, avec le souvenir de tous les hommes et femmes de la Seconde Guerre mondiale qui se sont battus pour notre liberté, essayons de poursuivre tous ensemble ce chemin, plus que jamais unis et solidaires, « dans la joie ou la douleur » comme le chantait à l’époque Charles Trenet.

Oui, plus que jamais, hommes de paix et de mémoire, n’oublions jamais ces mots d’espérance du « Chant des Partisans » : « Dans la nuit, la liberté nous écoute…. ».

Merci à eux. Merci à vous.

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